J’aimais aller aux vignes avec mon père. L’écouter parler de son métier. Le contact avec la nature, le fait de dépendre des saisons et des conditions climatiques m’ont toujours beaucoup plu.
L’exploitation, les vignes, le commerce ont toujours fait partie de la vie de notre famille. Très vite, je m’y suis intéressé.
En 2001, Maxime revient sur l’exploitation et travaille durant plusieurs années avec ses parents. De cette manière, il poursuit progressivement l’apprentissage du métier. La transmission se fait en douceur.
En parallèle, il s’implique dans les organisations syndicales et professionnelles champenoises. « J’avais vraiment envie d’être acteur de ma profession, de prendre part aux réflexions qui font et feront l’avenir de la Champagne. »
Il intègre le Groupe des Jeunes Vignerons de la Champagne et en assure la présidence de 2007 à 2009.
Puis, en 2016, il devient l’un des plus jeunes présidents du Syndicat Général des Vignerons de la Champagne.
Cela me passionne. Nous avons la chance, en tant que vignerons champenois, d’avoir hérité d’un patrimoine unique. Notre appellation. Notre organisation économique et professionnelle. Les hommes qui nous ont précédés ont été des visionnaires et ont permis à notre région de devenir forte et prospère.
Cela ne s’est pas fait tout seul. Au début du 20ème siècle, les vignerons champenois ne vivaient pas de leur métier. Il a fallu des décisions courageuses. Il a fallu oser et entreprendre. Aujourd’hui, les challenges sont nombreux. Et nous devons être en capacité de les relever si nous voulons préserver cet héritage, cela me tient à cœur.
En 2010, il lance sa marque, Maxime Toubart. Dans le même temps, il requestionne ses pratiques culturales, les revisite, afin d’engager une viticulture raisonnée et durable. Il retravaille également la gamme qui avait été sélectionnée par ses parents, ajoutant deux mono-cépages à la proposition : le Pur Meunier et le Blanc de Blancs.
J’exploite aujourd’hui 5 hectares qui sont directement hérités de mes parents et grands-parents. C’est un héritage familial dont je suis fier et auquel je suis très lié. J’ai l'envie profonde de poursuivre cette construction, de l'adapter aux défis actuels.
Le vignoble de Maxime est composé d’une trentaine de parcelles, la plupart située sur la commune de Le Breuil. Le cépage majoritairement présent est le Meunier qui représente 60 % de ses surfaces, suivi par le Pinot noir pour 25 %, puis par le Chardonnay pour 15 %. Quelques rangs de Petit Meslier, ancien cépage champenois, ont également été plantés il y a quelques années.
« Aujourd’hui, le défi est d’abord et avant tout environnemental. » Au fur et à mesure des années, Maxime s’emploie donc à relever ce défi : réduction des produits phytosanitaires, enherbement, suppression des désherbants. En 2019, il choisit de se lancer dans le travail du sol. Il s’engage également dans une double certification ‘Viticulture Durable’ et ‘Haute Valeur Environnementale - HVE’ (domaine officiellement certifié depuis octobre 2020). « C’est un chantier intéressant, car il permet de s’interroger et d’engager son vignoble dans une réelle démarche de progrès. Et puis, quand on est attaché à son terroir et à son territoire, c’est plutôt du bon sens d’en prendre le plus grand soin ! »
En public comme en privé, il a pour habitude d’affirmer que le village de Le Breuil est le plus beau de Champagne (voire du monde :-) ! D’une superficie de 1603 hectares, dont 120 de vignes, la commune de Le Breuil appartient à la vallée du Surmelin, du nom de la rivière qui la traverse. Située dans le département de la Marne, à la frontière du département de l’Aisne, elle compte un peu moins de 400 habitants. La particularité de cette vallée, qui s’étend de Montmort-Lucy à Mezy-Moulins, est qu’aujourd’hui encore, viticulture, polyculture, élevage et foresterie y cohabitent, teintant de façon particulière le paysage.
Cette mixité nous permet d’avoir des paysages exceptionnels. J’avoue ne pas me lasser de la vue. C’est une réelle chance de pouvoir se lever tous les jours dans cet environnement !